Massari : quand la formation devient un levier pour repenser la culture

La culture est un domaine dynamique, un secteur en transformation constante car les acteurs qui la composent (artistes, administrateurs, techniciens, …) sont en lien direct avec les questionnements des territoires et de la société.
En Tunisie, le secteur culturel montre une vitalité réelle où festivals, résidences, expositions, pièces chorégraphiques, rencontres culturelles touchent tous les secteurs : des arts vivants au livre en passant par le cinéma et la musique.
Dans le cadre de la coopération culturelle internationale, le programme Massari offre des formations gratuites sur différentes thématiques et avec des formats divers pour permettre aux professionnels de la culture de monter et de consolider leurs compétences.
Depuis l’ouverture des formations en avril 2024, les six structures tunisiennes partenaires, grâce à leur connaissance du territoire, ont proposé des modules de formations touchant les industries culturelles et créatives, le patrimoine, la médiation culturelle, la création cinématographique des scènes indépendantes, la diffusion des expressions contemporaines.
Ces formations ne sont pas des formations avec une approche traditionnelle mais des lieux d’échange sur les pratiques des différents professionnels, leurs interrogations et leurs besoins par rapport à leur secteur de travail en s’appuyant sur une expertise tunisienne et étrangère. En effet, l’approche globale de Massari est de s’appuyer sur la compréhension de la diversité culturelle, sur la transversalité des échanges et sur la chaine de l’entrepreneuriat culturel pour permettre aux professionnels des temps de formation pour donner plus de sens à leur pratique et à faire ruisseler les compétences acquises auprès de leur communauté.
Ainsi des chorégraphes ont pu s’interroger sur leur processus créatif, s’imprégner de réflexions en dehors de leur domaine d’expertise, se nourrir d’échanger avec d’autres artistes afin de confronter leur création. Ce croisement des disciplines a favorisé des pratiques interdisciplinaires, permettant aux artistes de nourrir leur travail. Ils ont aussi suivi un module de médiation pour leur donner des outils pour parler de leur pratique chorégraphique.
En parallèle, librairies, éditeurs et passionnés du livre ont eu la possibilité de suivre des formations touchant à la gestion d’une librairie, la création et l’animation d’un club de lecture ou des ateliers d’écriture avec Alain Mabanckou, Ahmed Mourad ou Sami Mokkadem. En effet la diversité des approches et des formes de formation a mis en avant le secteur du livre dans sa diversité : de l’écriture à la diffusion.
Quant au secteur cinématographique, la Tunisie a vu sa production en très nette hausse.
Depuis plus d’une dizaine d’années avec une forte représentation du film d’auteur. Les ateliers d’écriture et l’accompagnement des ciné clubs dans l’analyse filmique a perdu à travers des formations sur le long terme à écrire et réfléchir l’histoire du cinéma tunisienne.
Enfin les industries culturelles et créatives (ICC) sont transversales à la plupart des formations : gestion de projets, droits culturels, médiation, masterclass, techniques liées aux spectacles vivant, valorisation du patrimoine. Cet aspect met en évidence l’importance de l’expertise et l’impact économique de la culture dans la structuration du secteur.
Massari continue de proposer des formations jusque fin octobre 2025, en s’appuyant sur des expertises locales et internationales afin d’offrir aux professionnels des moyens pour consolider leur trajectoire professionnelle.
Elsa Despiney
Coordinatrice programme Massari
Mai 2025