Retour sur la Formation en Médiation Culturelle par L’Art Rue et Massari
La scène artistique et culturelle en Tunisie connaît une effervescence remarquable depuis plus de dix ans, avec une multitude d’événements marquants comme Dream City, Gabès Cinéma Fen, Jaou ou les JCC. Cependant, au-delà de ces manifestations, se pose une question cruciale : quelle est la place de la médiation autour des événements culturels ? La médiation culturelle joue un rôle fondamental dans ce secteur, surtout à une époque où l’inclusion est fortement valorisée. En effet, la médiation dépasse le simple acte de communication en facilitant le dialogue entre les artistes, les œuvres et les publics. Elle permet de créer des ponts entre les différentes communautés, en favorisant une compréhension mutuelle et en encourageant l’échange de connaissances et d’expériences. En offrant un espace où se rencontre la
diversité des voix et des récits, la médiation contribue à enrichir la culture locale tout en renforçant l’engagement des citoyens.
Jusqu’à présent, la Tunisie ne dispose que d’une branche spécifique dédiée à la médiation dans l’enseignement supérieur. En réponse à ce besoin, la formation organisée par L’Art Rue et Massari s’est focalisée sur les problématiques actuelles liées au rôle du médiateur et aux droits culturels, visant à former des professionnels compétents dans ce domaine. Ce premier module, intitulé « Concepts et enjeux de la médiation culturelle / La médiation culturelle comme point de rencontre, » cherche à élargir les perspectives des participants en les divers contextes et modalités de la médiation, tout en renforçant leurs
compétences analytiques pour concevoir et organiser efficacement des projets.
Le programme de la formation combinait des apports théoriques, des interventions d’experts, des visites de terrain, ainsi que des travaux pratiques en groupe et des mises en situation, renforçant ainsi l’apprentissage actif. Les participants étaient invités à s’initier aux questions fondamentales de la médiation culturelle, à comprendre ses différentes formes, et à analyser des dispositifs de médiation pour mieux accompagner les projets culturels. Au total, le premier appel à candidatures pour la formation a permis de recueillir 103 candidatures provenant de 16 gouvernorats, illustrant l’intérêt croissant pour la médiation culturelle en Tunisie.
La sélection des candidats s’est effectuée en deux étapes rigoureuses : d’abord, une évaluation des dossiers basée sur des critères tels que la familiarité avec les outils de médiation culturelle et le niveau de langues, suivie d’entretiens individuels pour évaluer les compétences de communication et d’engagement. Finalement, 15 candidats ont été retenus pour participer à ce parcours enrichissant.
À l’issue de cette formation, les 15 candidats retenus ont eu l’occasion de développer leurs idées de projets en médiation culturelle, qu’ils ont présenté devant un jury d’experts. Ce moment de partage leur a permis d’obtenir des retours constructifs, les aidant à faire évoluer leurs projets vers une phase d’implémentation concrète.
Il est essentiel pour le programme Massari d’évaluer les impacts de ces initiatives sur la scène culturelle tunisienne, car elles favorisent l’émergence de pratiques plus inclusives et participatives. Par ailleurs, nous souhaitons mettre en avant qu’un deuxième module de médiation culturelle, davantage ciblé, est prévu pour 2025. Ce nouveau volet permettra à de futurs candidats d’approfondir leurs connaissances et de perfectionner leurs compétences.
